Les nouveaux enjeux du métier de Conseiller Agréé Fleurs de Bach

La méthode des Fleurs de Bach est née dans les années 1930 en Angleterre, pays de son fondateur, le Dr Edward Bach. Ces élixirs floraux ont été importés en France en 1985 par l’intermédiaire de François Deporte (Conseiller et Formateur Agréé). A l’époque, il ne se vendait que dix à vingt flacons par mois dans toute la France. Il faudra attendre la fin des années 80 pour assister à l’explosion de la demande dans le monde pour ces préparations à base de fleurs. Pour y répondre, le Centre Bach a fait appel à la pharmacie Nelson avec laquelle travaillait le Dr Bach de son vivant, pour organiser la production et la distribution des essences. En 2003, les ventes devenues exponentielles ont fait grimper la distribution en France pour atteindre 68 000 flacons par mois. 

Au départ, l’apprentissage de ce système floral se faisait au sein de l’équipe du Centre Bach et était avant tout personnelle. Le Dr Bach n’avait pas souhaité proposer de cursus validé par un diplôme. Mais dans le milieu des années 90, un réel besoin d’organiser la structuration d’un métier s’est fait sentir. Quelques personnes ont ainsi commencé à ordonner le discours autour des Fleurs de Bach afin de transmettre les bases de cette philosophie. Désormais, il existe une formation certifiante, jalonnée par trois niveaux distincts, permettant d’exercer le métier de « Conseiller Agréé Fleurs de Bach ».  

De nouveaux besoins

En parallèle de cet intérêt pour les « thérapeutiques » dites douces/complémentaires, le monde du travail et de la santé vivent des bouleversements structurels et idéologiques. Le burn-out et la dépression sont des maux du siècle. Face à cela, le besoin de compléter les apports de la médecine classique avec d’autres approches, comme les Fleurs de Bach, est ressenti par beaucoup de personnes. De son vivant, Bach parlait de sa méthode comme de « l’hôpital de demain ». Il avait déjà une vision très claire de la médecine du futur et de la pertinence de son système floral en son sein. Il souhaitait se placer comme un professionnel face à d’autres professionnels, dans un souci de partage et de complémentarité. 

Ces changements de paradigme ont accéléré l’essor des métiers liés au bien-être et conduisent de nombreuses personnes vers des formations leur permettant de développer des compétences en lien avec une vision humaniste et hollistique de la santé. Selon son expérience, ses pré-dispositions et ses nouveaux acquis, chacun peut aspirer à cela. Cependant, toute pratique tournée vers l’humain demande d’accéder à un savoir-être bien spécifique dans l’accompagnement à la personne.

Pour en revenir au métier de Conseiller Agréé, les personnes ayant suivi la formation se rendent vite compte qu’une grande partie du travail réside dans l’écoute de son client. Il s’agit donc de maîtriser l’art de l’entretien mais aussi, tel que nous l’enseigne la formation Bach, de connaître les principaux mécanismes de défense issus de la psychologie, les grands principes des jeux psychologiques (Triangle Dramatique de Karpman) et bien sûr le système floral au complet. Une fois le parcours validé, un numéro d’agrément appelé BFRP (Bach Foundation Registered Practitioners) est attribué à chaque conseiller et atteste de son professionnalisme. 

Elargir ses compétences

Malgré cette formation très complète et dense, nous manquons de temps pour approfondir des notions propres à la relation d’aide. Nouer une relation thérapeutique « suffisamment bonne » avec sa clientèle (concept issu du psychanalyste Donald Winnicott) demande de conjuguer expérience personnelle, pratique professionnelle et concepts psychologiques. Pour encore plus de crédibilité, il devient fondamental de faire valoir le sérieux du métier de Conseiller Agréé en permettant aux praticiens d’approfondir leurs outils. 

Pour cela, différentes formations continues et séances de supervision existent au sein des deux instituts de formation reconnus par le Centre Bach : L’Institut Français des Fleurs de Bach et La Petite Ecole des Fleurs de Bach. Il existe aussi des groupes d’intervision par région que chacun peut rejoindre en utilisant différents annuaires professionnels : Centre Bach, Virginie Lucet, Institut Français des Fleurs de Bach, La Petite Ecole des Fleurs de Bach. Pour ma part, je propose différents modules (agréés par le Centre Bach) qui viennent approfondir et compléter la formation de base. En lien avec mes études de Psychologue Clinicienne, j’ai souhaité mettre l’accent sur la notion de cadre de travail et de posture du praticien qui sont à la fois nos fondations et nos gardes-fous. Et j’apporte en outre l’approche d’Eric Berne (l’Analyse Transactionnelle) qui vient aiguiser notre regard lors de l’entretien. 

En complément de tout cela, il est fortement conseillé de faire un travail personnel dans une pratique d’accompagnement. C’est le fameux « Connais-toi, toi-même » de Socrate. Que ce soit par le biais des Fleurs ou d’une thérapie plus analytique, l’exploration de nos émotions et de notre psyché permet d’avoir plus de recul sur soi et d’adopter plus facilement une posture juste.   

Pour conclure

Imaginez que vous voulez devenir jardinier. Il ne vous suffit pas de planter des graines et d’espérer que la nature fasse son travail. Vous devez aussi connaître les saisons, le sol, les outils, etc. Le principe est identique dans notre pratique de Conseiller Fleurs de Bach. Une fois que nous maîtrisons le système floral, nous ne sommes qu’au début de l’aventure ! Du fait de la richesse de chaque individu, aucun entretien ne ressemble à un autre. Il nous faut gérer beaucoup d’imprévus et faire appel à notre sens « clinique » (intuition, expérience dans la relation). Pour cela, il est essentiel d’acquérir quelques repères théoriques pour reconnaître les mécanismes à l’œuvre et les enjeux de ces interactions. 

Remerciements chaleureux à François Deporte pour les chiffres qu’il m’a transmis pour l’écriture de cet article.